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Budget provincial 2024: 5 constats

L’effervescence autour de l’annonce du budget provincial 2024 est maintenant chose du passée. Or, les mesures contenues dans ce budget (et surtout ce que ce budget ne contient PAS) ne manqueront pas d’impacter les organismes communautaires autonomes qui doivent déjà faire preuve de créativité…créative! 

 

1- L’argent annoncé en 2022 pour les organismes communautaires n’est pas apparent dans le budget 2024

En 2022, le gouvernement annonçait un investissement de 1,1 milliard sur 5 ans pour les 4500 organismes communautaires autonomes du Québec.

De ce montant, 888 M$ sur 5 ans devaient être investis au PSOC mission globale pour les groupes en santé et services sociaux, en incluant les investissements ciblant des secteurs spécifiques.

Alors qu’en 2022, on nous promettait 40 M $ au PSOC mission globale pour l’année 2024-2025, seulement 10 M $ sont annoncés au budget 2024 et ce, pour « soutenir les organismes communautaires en difficulté ».

Seulement quelques secteurs spécifiques bénéficient d’un rehaussement digne de ce nom.

 

2- Les investissements gouvernementaux pour les OCA de plus en plus détournés du PSOC mission globale

Depuis son arrivée au pouvoir, il est vrai que la CAQ a investi dans le communautaire, probablement plus que bien d’autres gouvernements avant lui. Cependant, graduellement, de budget en budget, ces investissements se font de plus en plus de manière taguée et sectorielle, au détriment du PSOC mission globale pour tous.

Pour renforcer le filet social efficacement, il importe que TOUS les organismes communautaires autonomes reçoivent un rehaussement de financement à la hauteur de leurs besoins.

 

3- Le fonds pour l’Alliance pour la solidarité réduits de moitié

L’enveloppe budgétaire annoncée pour le fonds des Alliances pour la solidarité, enveloppe importante dédiée à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale dont plusieurs organismes communautaires autonomes bénéficient, est amputée de presque de moitié, passant de 160M$ à 89M$/5 ans.

On ne connait pas encore le montant disponible pour notre région, ni non plus ce qui sera annoncé à l’étude des crédits. Peut-être aurons-nous de bonnes surprises ? On l’espère!

 

4- Pas d’investissements supplémentaires pour répondre aux enjeux sociaux criants 

Logement, itinérance, inflation, impacts des changements climatiques… alors que les crises se multiplient, la pression sur les organismes communautaires s’intensifieEn omettant de répondre aux enjeux sociaux aujourd’hui, le gouvernement pellette par en avant des situations critiques qui ne feront que prendre de l’ampleur. Forcément, les organismes communautaires seront de plus en plus sollicités.

À l’aube du 4e plan de lutte à la pauvreté et l’exclusion sociale, on se serait attendu à davantage d’investissements pour un plan porteur, avec des mesures structurantes. 

 

5- Un déficit de 11 milliards… vraiment?

Alors que le déficit budgétaire, en chiffres absolus, n’a jamais été aussi grand au Québec, peut-être que la situation financière du gouvernement n’est pas aussi dramatique qu’elle en a l’air…

En soustrayant les montants prévus pour le Fonds des générations (2,2 milliards) et 1,5 milliard de «provisions pour éventualités», le déficit est finalement beaucoup moins élevé.

Sommes-nous en train de nous faire tranquillement avaler une autre pilule « Austérité », qu’on déguisera cette fois-ci sous un autre nom?

Nous vous recommandons l’analyse de Gérald Fillion à ce sujet: 11 milliards de déficit au Québec, un écran de fumée?